Pour pouvoir répondre à cette question et savoir de quelle manière qualifier le chat, il est important, dans un premier temps, de définir ce qu’est une espèce sociale et ce qu’est une espèce solitaire.
Par définition, les individus appartenant à une espèce sociale sont des individus capables de vivre en groupe, avec des congénères. Le concept de socialité est un concept complexe. Les groupes d’individus ne sont pas seulement des groupes familiaux. Les animaux ne vivent pas en groupe simplement parce qu’ils sont proches géographiquement, parce qu’ils se ressemblent physiquement ou parce qu’ils se reproduisent ensemble. Ces animaux répondent à une définition scientifique bien particulière, fixée par différents critères.
À l’inverse de cela, les individus appartenant à une espèce solitaire sont des individus qui ne correspondent pas aux critères scientifiques fixés. Au contraire, ils sont des individus qui ne vivent pas dans des groupes structurés. Ces animaux, à l’état sauvage, vivent seuls, chassent seuls, élèvent leurs petits seuls, etc. Au regard de tous ces critères, scientifiquement, on dira donc que le chat appartient à une espèce solitaire.
Évidemment, d’autres éléments viennent s’ajouter à cela.
La domestication
Nos chats domestiques sont des chats qui ont beaucoup évolués. De plus en plus, dans notre société, les chats vivants aux côtés des humains sont amenés à devoir vivre les uns avec les autres. Et oui, de très nombreux foyers comptent deux, trois, quatre, cinq chats, parfois même encore plus. Cette manière de vivre force indirectement le chat à s’adapter et à faire évoluer ses caractéristiques. Mais nous avons de la chance, parce que les chats sont des êtres avec une grande plasticité comportementale. Aujourd’hui, ils sont plus ou moins capables de s’intégrer à un groupe, de vivre avec des congénères, des développer des codes sociaux de communication, etc. D’ailleurs, chez certains individus, cette capacité s’est même tellement développée qu’il n’est pas rare de voir certains congénères très proches. Pour autant, ce n’est pas parce que les chats sont capables de faire évoluer leur socialité, que cela fait forcément d’eux des animaux sociaux.
Le tempérament individuel
En plus de l’effet de la domestication, d’autres facteurs ont une influence sur la capacité du chat à vivre avec des congénères. C’est notamment le cas du tempérament individuel. Oui, tous les chats sont différents. Un peu comme chez les humains. Certains peuvent se montrer très sociables, très amicaux et très à l’aise dans les échanges. D’autres seront moins enclin aux démonstrations et à la vie en communauté. Et bien, chez les chats, c’est un peu la même chose. Selon les chats, la tolérance aux congénères sera plus ou moins importante. Cela va varier en fonction du caractère, du tempérament, mais aussi en fonction de l’histoire, des expériences et des associations de chacun. Parce que forcément, un chat vivant des expérience positives avec des congénères aura plus de facilité pour développer sa socialité et ses capacités à vivre en communauté. À l’inverse, un chat ayant vécu des expériences négatives avec des congénères sera profondément marqué, et aura donc plus de difficultés.
L’environnement
Vous êtes nombreux à faire appel aux services d’un / d’une comportementaliste félin lorsque vous rencontrez des difficultés de cohabitation entre vos chats. Savez-vous quel est le critère principal sur lequel nous travaillons pour vous aider à rééquilibrer la situation ? Il s’agit du critère de l’environnement ! Et oui, même si nous l’avons vu, certains chats sont capables de grandement s’adapter pour gérer la vie en communauté, l’environnement que nous allons leur fournir va grandement influer cette capacité. Plus l’environnement sera vaste et riche, et plus les ressources y seront abondantes, plus il sera facile pour les chats de cohabiter. Plus les ressources seront abondantes et concentrées, plus les chats seront capables de se tolérer et d’accepter de vivre en groupe autour de celles-ci. À l’inverse, plus les ressources seront rares et éparpillées, plus les chats auront tendance à se disperser, et à vivre une vie de solitaire.
Solitaires ou bien sociaux, nos chats sont finalement un peu des deux à la fois.
Que vous souhaitiez adopter un nouveau chat, ou que la situation entre vos chats soit déjà conflictuelle, je vous invite à vous faire accompagner d’un / d’une professionnel(le). Cette personne saura analyser le contexte, ainsi que les besoins de vos chats, pour vous permettre de leur offrir les meilleures conditions de cohabitation possible !
0 commentaires