Bien souvent, dans le cas d’une problématique avec son animal, on entend parler de « troubles comportementaux ».
Le trouble comportemental est par définition un comportement anormal (qui ne fait pas partie du répertoire comportemental de l’espèce), sans finalité biologique ou fonction adaptative évidente. Le terme « trouble comportemental » laisse entendre que l’animal est anormal, dysfonctionnel et / ou qu’il a un problème physique, physiologique ou psychique.
Il est nécessaire de faire la distinction entre un comportement normal et typique de l’espèce, proposé par l’animal mais qui va déranger l’humain et un comportement relevant réellement d’un trouble.
Dans le cas d’éliminations hors bac, de conduites agressives, de destruction, de miaulements, ou de n’importe quelle autre problématique, il ne s’agit bien souvent que de comportements dérangeants, mais pas de troubles comportementaux. Le comportement est normal (il est recensé dans le répertoire comportemental de l’espèce), cependant ce n’est pas pour autant que l’humain le comprend et / ou l’accepte. Pour l’humain, effectivement, c’est un comportement qui va être dérangeant.
Dans le cas de comportements dérangeants, votre animal n’est pas dysfonctionnel, il n’a pas de réel problème. Il s’adapte simplement à ce qu’on lui propose, afin de se sentir le mieux possible dans l’environnement dans lequel il évolue. On parle de difficultés d’adaptation plutôt que de troubles du comportement, ce qui souligne une inadéquation entre les besoins de l’animal et la manière dont l’environnement y répond. Ces comportements sont en fin de compte uniquement des comportements adaptatifs !
Prenons un exemple assez simple :
Faire ses griffes est un comportementl naturel et fondamental pour le chat, puisque cela répond à différents besoins :
- besoin de marquer,
- besoin de s’étirer,
- besoin de limer ses griffes,
- besoin de décharger les tensions.
Un chat qui fait ses griffes sur le canapé ou sur les fauteuils plutôt que sur ses griffoirs ne souffre pas d’un trouble comportemental, c’est simplement une manière pour lui de s’adapter et de continuer à combler ses besoins fondamentaux. Cela révèle souvent que quelque chose dans son environnement n’est pas optimal pour lui. Peut-être que les griffoirs ne sont pas adaptés, ils ne sont peut-être pas placés au bon endroit, il y a peut-être des facteurs de stress autour de lui, etc. Et c’est parce que cet environnement n’est pas optimal et qu’il ne répond pas correctement au besoin du chat, que celui-ci doit s’adapter et trouver un autre endroit ou faire ses griffes, de manière optimale et efficace.
Alors oui, c’est pénible pour l’humain de voir son beau canapé tout griffé et tout abîmé, mais il ne faut pas oublier que par nature, le chat n’est pas fait pour vivre en captivité ou en semi-captivité et qu’il conserve de très forts instincts naturels. Tous ces comportements, que l’humain va trouver dérangeants, sont en fait une manière pour le chat d’agir en fonction de ce que lui dictent ses besoins. Il cherche à s’adapter, d’une manière qui effectivement, ne nous convient pas forcément, mais c’est malgré tout sa façon à lui de s’adapter.
Prenons un autre exemple
Votre chat ne cesse de monter sur le plan de travail de la cuisine, alors que vous lui avez pourtant interdit. Il ne monte pas sur le plan de travail pour le plaisir de vous désobéir, ni même pour le plaisir de vous embêter, il ne fait que répondre à son besoin de prendre de la hauteur et de vivre en 3 dimensions.
Dans ce cas, votre chat n’est pas anormal, votre chat n’a pas de trouble, il cherche simplement à s’adapter à un environnement qui certainement, ne lui permet pas suffisamment de prendre de hauteur ou de se percher. Parce que non, le but de votre chat n’est pas de ternir votre quotidien de manière volontaire, loin de là, s’il exprime un comportement en particulier, c’est que ce comportement à toute son importance, il s’agira de réussir à comprendre cela.
Cette compréhension de la situation est primordiale et permet de comprendre quelle approche utiliser ensuite. À partir du moment où l’on choisit de vivre avec une autre espèce que la nôtre, il faut être capable d’accepter les conditions de bien-être de celle-ci. Il ne s’agira pas d’essayer de changer le chat, ou de l’empêcher de produire tel ou tel comportement, mais il s’agira plutôt de faire des compromis dans la cohabitation. On va chercher à agir sur le milieu de vie, pour proposer des conditions correspondant aux besoins du chat et aussi à l’exigence des humains, afin de faire cesser les comportements dérangeants et de garantir malgré tout le bien être du petit félin.
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