Le chat est-il un animal solitaire ? Si vous avez atterri sur cet article, c’est que cette question vous taraude sûrement. D’un côté, vous lisez que le chat est un félin indépendant qui aime vivre seul. De l’autre, vous entendez dire qu’il a besoin d’être entouré de ses congénères pour s’épanouir.

Alors, comment démêler le vrai du faux ? Comment savoir si votre animal préfère le confort de son quotidien solitaire ou l’animation d’une vie à plusieurs ? Entre concept scientifique et évolution de l’espèce, je vous aide à lever le voile sur cette question épineuse pour mieux comprendre votre boule de poils. C’est parti !

Le chat est-il un animal solitaire ?

D’un point de vue purement scientifique : oui, le chat appartient à une espèce solitaire. Toutefois, la réalité est bien plus nuancée (vous vous en doutez) ! Nous faisons le point ensemble.

L’espèce sociale : définition et comportements

Par définition, les individus appartenant à une espèce sociale sont des individus capables de vivre en groupe, avec des congénères. Le concept de socialité est un concept complexe. Les groupes d’individus ne sont pas seulement des groupes familiaux. Les animaux ne vivent pas en groupe simplement parce qu’ils sont proches géographiquement, parce qu’ils se ressemblent physiquement ou parce qu’ils se reproduisent ensemble. Ces animaux répondent à une définition scientifique bien particulière, fixée par différents critères.

👉🏼 Les lions et les loups, par exemple, sont des animaux sociaux.

L’espèce solitaire, c’est quoi ?

À l’inverse de cela, les individus appartenant à une espèce solitaire sont des individus qui ne correspondent pas aux critères scientifiques fixés. Au contraire, ils sont des individus qui ne vivent pas dans des groupes structurés. Ces animaux, à l’état sauvage, vivent seuls, chassent seuls, élèvent leurs petits seuls, etc. Au regard de tous ces critères, scientifiquement, on dira donc que le chat appartient à une espèce solitaire.

Évidemment, d’autres éléments viennent s’ajouter à cela.

👉🏼 Parmi les animaux solitaires, on retrouve les ours, les koalas et aussi… les chats !

Lire aussi : Le chat est-il un animal territorial ?

Du félin sauvage au chat domestique… de nombreuses évolutions !

Si l’on s’en tient à des critères strictement scientifiques, le chat est un animal solitaire. Tout du moins lorsqu’on parle du chat sauvage !

Nos chats domestiques sont des chats qui ont beaucoup évolués. De plus en plus, dans notre société, les chats vivant aux côtés des humains sont amenés à devoir vivre les uns avec les autres.

Et oui, de très nombreux foyers comptent deux, trois, quatre, cinq chats, parfois même encore plus. Cette manière de vivre force indirectement le chat à s’adapter et à faire évoluer ses caractéristiques.

Mais nous avons de la chance, parce que les chats sont des êtres avec une grande plasticité comportementale. Aujourd’hui, ils sont plus ou moins capables de s’intégrer à un groupe, de vivre avec des congénères, des développer des codes sociaux de communication, etc.

D’ailleurs, chez certains individus, cette capacité s’est même tellement développée qu’il n’est pas rare de voir certains congénères très proches. Pour autant, ce n’est pas parce que les chats sont capables de faire évoluer leur socialité, que cela fait forcément d’eux des animaux sociaux.

Comment savoir si mon chat préfère vivre seul ou avec ses congénères ?

1. Le tempérament individuel du chat

En plus de l’effet de la domestication, d’autres facteurs ont une influence sur la capacité du chat à vivre avec des congénères. C’est notamment le cas du tempérament individuel. Oui, tous les chats sont différents. Un peu comme chez les humains.

Certains peuvent se montrer très sociables, très amicaux et très à l’aise dans les échanges.

D’autres seront moins enclin aux démonstrations et à la vie en communauté. Et bien, chez les chats, c’est un peu la même chose. Selon les chats, la tolérance aux congénères sera plus ou moins importante.

2. Les expériences passées avec d’autres congénères

L’histoire de votre chat va également exercer une grande influence sur sa capacité à vivre avec d’autres boules de poils !
Forcément, un chat qui vit des expériences positives avec des congénères aura plus de facilité pour développer sa socialité et ses capacités à vivre en communauté. À l’inverse, un chat ayant vécu des expériences négatives avec des congénères sera profondément marqué, et aura donc plus de difficultés.

👉🏼 Lire aussi : Mon nouveau chaton crache sur mon chat : que faire ?

3. L’environnement du félin

Vous êtes nombreux à faire appel aux services d’un / d’une comportementaliste félin lorsque vous rencontrez des difficultés de cohabitation entre vos chats.

Savez-vous quel est le critère principal sur lequel nous travaillons pour vous aider à rééquilibrer la situation ? Il s’agit du critère de l’environnement !

Et oui, même si nous l’avons vu, certains chats sont capables de grandement s’adapter pour gérer la vie en communauté, l’environnement que nous allons leur fournir va grandement influer cette capacité.

Plus l’environnement sera vaste et riche, et plus les ressources y seront abondantes, plus il sera facile pour les chats de cohabiter. Plus les ressources seront abondantes et concentrées, plus les chats seront capables de se tolérer et d’accepter de vivre en groupe autour de celles-ci. À l’inverse, plus les ressources seront rares et éparpillées, plus les chats auront tendance à se disperser, et à vivre une vie de solitaire.

Comment faire pour que deux chats s’entendent bien ?

Connaître le caractère de son premier chat

Vous êtes le meilleur connaisseur de votre chat !

Avant d’envisager d’adopter un deuxième poilu, je vous recommande de vous poser quelques questions.

• Votre chat cherche-t-il la compagnie de ses congénères (notamment s’il dispose d’un accès à l’extérieur) ?
• Comment se comporte-t-il lorsqu’il rencontre d’autres animaux ?
• Est-il de nature plutôt craintive ou sociable ?

Notre tendance à l’anthropomorphisme peut parfois nous amener à penser que notre chat serait plus heureux accompagné que seul. Mais ce n’est pas toujours le cas ! Certains chats sont bien mieux dans leurs pattes en étant le seul félin de la maison.

Ceci étant dit, la plupart d’entre eux sont capables de s’adapter à l’arrivée d’un nouveau congénère dans le foyer. Des solutions existent pour que les présentations et la cohabitation se déroulent en douceur et en harmonie !

Enrichir l’environnement pour éviter la compétition entre eux

Vos deux chats appartiennent à la même espèce. Par conséquent, ils partagent les mêmes besoins et doivent utiliser les mêmes ressources pour y répondre.

S’il n’y a qu’une seule gamelle de croquettes disponible pour deux chats… Pas étonnant qu’il y ait de la compétition entre eux ! C’est la même chose pour toutes les ressources essentielles de vos compagnons (nourriture, eau, griffoirs, jouets, etc.).

Multiplier les associations positives

C’est une astuce que je recommande souvent aux humains que j’accompagne et qui fonctionne très bien !

Qu’est-ce que l’association positive ? Elle consiste à proposer une récompense systématique à votre chat lorsqu’une situation précise se produit.

➡️ Exemple : offrir une friandise à vos deux chats dès qu’ils ont une interaction calme et détendue ensemble. Ainsi, ils associeront peu à peu la présence de l’autre à une chouette récompense ! Malin, non ?
Évidemment, c’est un travail de longue haleine, mais nous pouvons obtenir de très jolis résultats avec cette méthode.

Alors, le chat : solitaire ou social ?

Animaux solitaires ou bien sociaux, nos chats sont finalement un peu des deux à la fois.

Que vous souhaitiez adopter un nouveau chat, ou que la situation entre vos chats soit déjà conflictuelle, je vous invite à vous faire accompagner d’un / d’une professionnel(le). Cette personne saura analyser le contexte, ainsi que les besoins de vos chats, pour vous permettre de leur offrir les meilleures conditions de cohabitation possible !